Trois heures du matin, Baba rentre chez lui après une journée de dur labeur. Il faut dire que ce n’est pas facile de s’occuper de Touche Pas à Mon Poste. Baba est sûr de lui, il gare sa caisse dans le parking, bois une gorgée d’eau et prend l'ascenseur pour rentrer chez lui. Il a hâte de retrouver son être cher au chaud dans son lit. Le fait d’y penser le fait frémir, et rougir…
L’ascenseur monte, direction le cinquième. “Vraiment hâte de retrouver mon bébé” se dit-il. La tension monte en lui, et le désir aussi. Il sort de l’ascenseur et se rapproche de la porte d’entrée, fermée à double tour afin de protéger ses secrets les plus profonds. La clef insérée, il tourne par deux fois, et ouvre la porte. Que c’est bon d’être chez soi !
“Bébé, je suis rentré, mon Chéri !”
Aucune réponse, Chéri doit dormir ! Baba va se servir une bière, durement gagnée. Il est si difficile de cracher sur la France entière, et de montrer ce qu’elle a de plus crû. Qu’elle est rafraîchissante, cette läger. Baba part se doucher, bière en main. C’est un homme propre, et qui sait s’entretenir. Le désir et l’amour sont indivisibles, et sentir bon fait partie de l’affaire. Un peu de cologne, odeur alléchante, promesse peut-être d’une longue nuit !
Baba s’habille, dans son pyjama en fourrure de fouine. Orné de gris, bien au chaud dans sa nuisette, il se rapproche doucement de la porte de la chambre à coucher. Son plus grand fanzouze doit être emmitouflé dans la couverture. Baba glousse en y pensant. Il marche sur le tapis en peau de lion, ramené d’un safari dans un pays africain, et fait attention à ne pas heurter la statue en ivoire. Ces choses-là valent cher, et même si Baba est à l’aise financièrement, il n'oserait pas abîmer les objets offerts par son amoureux. La porte est toute proche, Baba pose sa main délicate sur la poignée. Il sert très légèrement, et sans grande force entre-ouvre la porte. “Coucou mon chéri.”, s'exclame-il. “J’espère que tu fais de beaux rêves !”
“Chéri, mon amour ?” - Aucune réponse, seulement un bruit de succion, lent et périodique.
Baba ouvre grand la porte. Que peut-il se passer là ?
“Vince ! Non, comment peux-tu me faire ça ??? Comment peux-tu me tromper aussi allègrement !” - Cri Baba. “Je t’aime, moi !”
Vince est plié en quatre sur le lit, l’échine courbée, la tête entre les jambes et le dos perlé de gouttes de sueur. Des traces sur le lit, et une atmosphère moite et chaude dans la pièce. Une odeur âcre est présente, témoignant d’une activité physique intense.
“Je ne voulais pas te faire de mal, mais ça va faire quelques mois que ça ne va pas trop, Baba…” “Je suis vraiment désolé, je ne voulais pas que tu me surprennes…”
Vince est rouge de honte et de chaleur, salive émulsionnée au bord des lèvres. Baba est tout triste, une larme coule sur son visage presque enfantin de l’enfant découvrant l’inexistence du père Nöel.
“Mais Vince, tu sais bien que tu peux compter sur moi pour ce genre de choses ! Tu sais que tu peux compter sur moi… Vince…”
“Non Baba, tu te méprends… Depuis quelques mois, je ne ressens plus de désir pour toi, ce désir je le ressens pour un autre homme. Je ne t’aime plus, Baba, je m’aime trop fort pour cela…”
“Non Vince, tu ne peux pas me faire ça à moi… Depuis tout ce temps que je t’aime…”
Vince n’a aucune larmes, seulement des traces de douces lacérations dans le dos, griffures probables, et les cheveux hirsutes trempés de sueur. Le lit est défait, tout comme le cœur de Baba.
“Baba, mon amour pour ma personne est trop intense, trop fort… Il faut que je le vive et que j’expérimente…” “Je ne t’aime plus, Baba, je m’aime… Cet autre homme, c’est moi-même…”
Baba se met à pleurer à chaudes larmes. Ce n’est pas facile tous les jours d’être en couple avec Vincent Bolloré.